mercredi 4 décembre 2013

Le Cycle d'Oz t2

Deux romans de fantasy jeunesse, écrits par Lyman Franck Baum et publiés aux éditions Le Cherche Midi.
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Le cycle d'Oz tome 2
Pas de présentation de l'éditeur cette fois, à moins que vous ne vouliez un résumé complet de chaque histoire...

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Tout le monde connaît Le Magicien d’Oz. Même si on ne l’a pas lu, on a forcément vu le film ou un des nombreux dessins animés que cette histoire a inspirés. Outre les adaptations, il y a aussi les nombreux récits qui sont liés de près ou de loin à celui-ci. Le dernier en date que j’ai lu est l’excellent Narcogénèse d’Anne Fakhouri qui n’est pas pour les enfants, mais que je vous conseille chaleureusement. C’est du très bon fantastique.
Enfin, revenons au Magicien d’Oz… Cette histoire, fortement ancrée dans l’imaginaire des américains a aussi sa place dans notre culture, elle fait partie de nos souvenirs d’enfance et de ces références communes qui parlent à tout un chacun. Cependant, la douzaine d’autres histoires du pays d’Oz écrites par L. Franck Baum est par contre beaucoup moins connue dans notre vieille Europe.
La collection dont fait partie cet ouvrage a pour but de nous faire connaître tous ces récits du pays d’Oz et c’est une excellente initiative.
Le premier volume nous présentait une nouvelle traduction du Magicien d’Oz, suivi d’un autre récit : Le merveilleux pays d’Oz. Ce deuxième ouvrage contient lui aussi deux histoires : Ozma du pays d’Oz, suivie de Dorothy et le Magicien au pays d’Oz. Elles peuvent bien sûr se lire indépendamment, mais ont évidemment des liens entre elles.
Le livre en lui-même est très joli et abondamment illustré par Stéphane Levallois, ce qui apporte un plus à cette édition, même si les dessins sont parfois un peu à côté de la plaque. En effet, pour ne citer qu’un exemple, Ozma est blonde et est représentée en brune. C’est un détail, me direz-vous et ces illustrations, souvent dans le style crayonné, sont sympathiques, alors on pardonne volontiers. En outre, le papier est épais et agréable au toucher.
La mise en page n’est pas aussi aérée qu’elle peut l’être en général dans des romans consacrés à la jeunesse, mais je ne trouve pas cela dérangeant. Il est vrai que si vous destinez cet ouvrage à un enfant assez jeune, il pourra se sentir un peu effrayé face à un tel pavé. Si c’est un lecteur aguerri, il en viendra à bout très facilement car le texte est plaisant et fluide, sinon vous pourrez toujours lui faire la lecture, ne serait-ce qu’au début pour éveiller son intérêt. Je pense que ce sont deux histoires à découvrir et particulièrement propice au développement de l’imagination. Elles peuvent séduire des lecteurs de tous âges.

Ozma du Pays d’Oz est un récit vraiment charmant qui a la saveur des contes. Parce que des lecteurs lui avaient expressément demandé de faire se rencontrer Ozma et Dorothy, Baum a imaginé cette histoire dans laquelle la petite fille du Kansas, partie pour l’Australie avec son oncle, se trouve projetée par-dessus bord au cours d’une tempête. Il en faut plus à Dorothy pour se démonter et, accompagnée d’une petite poule jaune au caractère bien trempé, elle va accoster dans une étrange contrée, voisine du pays d’Oz.
Des deux romans, c’est celui-ci que j’ai préféré. Vif, amusant, plein d’idées plus farfelues les unes que les autres, il m’a rappelé beaucoup de textes que j’ai aimés petite, tout en ayant sa personnalité propre.
On y retrouve avec grand plaisir des personnages connus, mais j’ai surtout apprécié la facétieuse poule jaune, prénommée Billina. Ce fut un plaisir à lire, surtout dans la seconde moitié de l’histoire, quand la compagnie est aux prises avec le roi des Nomes.

Dorothy et le Magicien au pays d’Oz est un texte très riche en idées de toutes sortes, mais un rien plus pauvre en ce qui concerne l’intrigue générale.
Dans ce roman-ci, la petite Dorothy est précipitée, attelage compris, dans une fissure à la suite d’un tremblement de terre. Avec Zeb, son « presque » cousin, Jim le cheval, le chaton Euréka et un peu plus tard le Magicien, elle va donc se lancer dans un périlleux voyage afin de retourner à la surface.
L’expédition en elle-même est très agréable à lire, surtout grâce à la découverte des différentes contrées que traversent nos héros. C’est sympathique et imaginatif, les personnages sont toujours aussi plaisants, qu’il s’agisse des nouveaux autant que des anciens, cependant il manque indéniablement quelque chose.
La fin du voyage était, selon moi, assez prévisible et un peu facile. Certes on peut apprécier de retrouver des personnages et le pays d’Oz lui-même, mais je trouve assez dommage que le périple ait pris cette tournure. Les derniers chapitres offrent leur lots de petites histoires et elles sont assez plaisantes, alors si on excepte ce petit revirement cousu de fil blanc, ça reste divertissant et agréable à lire.

Ces deux romans sont globalement de très bonnes lectures, vraiment tous publics. Les enfants en apprécieront le côté rocambolesque et les idées folles qui parsèment le récit, les adultes goûteront plus l’ironie que maniait si bien l’auteur. Qu’on soit d’accord ou non avec ses propos, on ne peut nier qu’il les fait passer avec beaucoup d’humour. Même s’il critique beaucoup de choses, il était très pro-américain, ce qui est plutôt logique étant donné l’époque à laquelle ces romans ont été écrits, mais également un rien misogyne malgré la présence d’héroïnes tout à fait délicieuses et pas pour autant réduites à l’état de potiches. Tout cela est assez paradoxal, mais intéressant à décortiquer.
Le cycle d’Oz m’a pour l’instant convaincue et je vous invite vivement à le découvrir ou redécouvrir, surtout si vous avez des enfants. Cela fera une excellente lecture du soir.
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