lundi 12 février 2018

L'année du flamant rose

Un roman d'Anne de Kinkelin, publié chez pocket.
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flamant-rose

Présentation de l'éditeur :

Louise, Ethel, Caroline. Trois amies, joyeuses mais solitaires, partagent tout, leurs peines et leurs bonheurs, leur passion aussi pour les belles choses. Toutes trois sont des créatrices, des faiseuses de rêves, dans leurs ateliers qui se font face dans un passage parisien.
Louise, joaillière, crée des bijoux qui réjouissent le coeur et les yeux. Ethel, corsetière, réveille les sentiments et les sens des amoureuses éperdues (et des autres). Caroline, relieuse, redonne vie aux livres anciens, tout en rêvant la sienne. Toutes trois, passionnées, sont amoureuses de l'amour, mais celui-ci leur semble inatteignable…
Le jour où Louise s'entiche d'un flamant rose empaillé, superbe et quelque peu étrange, qu'elle installe dans son atelier, son regard sur la vie semble changer. Après sa rupture, elle est face à un défi : se relever, tenir debout, comme le flamant sur une patte, pour sa petite fille, Rose, malgré sa fragilité et les obstacles.
Cette année, les trois femmes sauront-elles trouver la force de se reconstruire ?


Sur un coup de tête et au grand dam de son mari qui le déteste d’emblée, Louise achète un flamant rose empaillé. Cette artiste un peu fantasque se sent inexplicablement liée à l’animal, mais prise par ses problèmes personnels elle l’oublie pendant un temps.
Alors qu’elle glisse vers la dépression face à la mort de son père et l’échec de son mariage, le retour du flamant rose dans sa vie va lui apporter la force de se reconstruire. Durant quatre saisons, on suit Louise la joaillère et ses amies : Caroline la relieuse, Ethel la corsetière ainsi que le petit monde qui gravite autour de ces trois femmes en quête de bonheur.
Étant particulièrement sensible à l’artisanat d’art, j’avais envie d’entrer dans l’univers de ces « faiseuses » et de les voir opérer. J’espérais un roman tendre, de la fantaisie et de l’amitié, une histoire dans laquelle on s’emmitoufle pour oublier que la vie est parfois difficile ou décevante. Je voulais rencontrer des personnages avec lesquels j’aurais pu être amie et dont je me serais souciée. Malheureusement, pour diverses raisons, je suis passée à côté de cette histoire. Sans doute mes attentes étaient-elles trop ciblées, néanmoins je pense sincèrement que L’année du flamant rose est le genre de roman pour lequel il n’y a pas de juste milieu : soit on y entre complètement et on l’adore, soit on se contente de rester sur le seuil en jetant à l’intérieur un regard poli mais vite désintéressé.
Le roman est constitué de chapitres courts, ce qui le rend très rapide et facile à lire, malgré le ton emphatique qu’affectionne l’autrice. On aime ou pas les envolées lyriques, question de goût et de caractère, je ne juge pas là-dessus même si cela m’ennuie vite. En outre, je dois reconnaître que la spontanéité de l’autrice transparaît dans son style malgré l’emphase, il sonne vrai et non sur-travaillé. Cela contribue à l’alléger un peu.
Force est de constater qu’au-delà des considérations stylistiques, j’ai surtout peiné à m’attacher à ces personnages à mille lieues de mon pragmatisme. La douce Ethel est sympathique, mais presque inexistante, le grain de folie de Louise est charmant et j’ai fini par l’aimer un peu, en revanche Caroline m’a tapé sur les nerfs du début à la fin. J’ai besoin de m’attacher pour aimer un récit, c’est comme ça. Les nanas qui montent tout en épingle et font des drames à partir de petits riens m’horripilent et, désolée, mais un premier rendez-vous qui ne comble pas vos attentes ou un homme qui ne répond pas à vos avances ne constituent pas de véritables drames.
Je ne me suis pas sentie à mon aise dans cet univers de bobo, que j’ai trouvé plutôt superficiel, mais je ne voudrais pas que vous méjugiez ce roman sous le prétexte qu’il n’était simplement pas pour moi. Il possède d’indéniables qualités.
L’autrice décrit des sentiments, des états d’esprit, plus que des actes. Ces personnages, qui s’écoutent tellement, peuvent sembler nombrilistes. Pour autant, il lui a fallu un certain talent pour permettre au lecteur d’entrer ainsi dans leur tête. Je lui reconnais de surcroît qu’elle ne fait pas de remplissage ni ne donne dans la complaisance, la fin très ouverte en est témoin et j’apprécie ce courage. Il en faut toujours pour ne pas céder à l’envie de satisfaire le plus grand nombre. Rares sont les lecteurs qui ne se sentiront pas frustrés par une telle fin, pourtant je la trouve raccord avec l’ensemble.
L’édition poche est agrémentée d’une nouvelle bonus. Ce texte court et lumineux est agréable à lire, mais il concerne la rencontre des trois amies et ne vous renseignera guère sur leur devenir.
Il est clair que L’année du flamant rose ne me laissera pas un souvenir impérissable. Je vous encourage toutefois à vous faire votre propre idée. Si vous êtes amateur de poésie, avez l’esprit romantique et croyez aux signes, cela pourrait vous enchanter.




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