samedi 21 janvier 2017

Box Chakaiclub janvier 2017 – Happy Hygge Year

J’ai reçu ma dernière pochette Chakaiclub le 11 du mois. C’est toujours à peu près la même date. En plus d'avoir un bon rapport qualité prix, cette box est très ponctuelle. ;)


Hygge est le nouveau terme hype pour nous vendre quelque chose que tout le monde connaît, en nous faisant croire que c’est nouveau, un peu comme la vague « cocooning » des années 90.
C’est l’art du bonheur, le sentiment d’être bien qu’offrent les petites joies du quotidien, quelque chose d’indéfinissable paraît-il…
Attention, c'est une constatation, pas une critique. Je n’ai pas de problème avec le thème, ni même avec le fait de surfer sur la mode, mais bon, les modes passent, l’art de vivre demeure et je vous avoue que je n’ai pas trouvé de cohérence particulière dans l’interprétation qui est faite du thème (même si elle est justifiée dans le magazine). Ceci dit, nous avons tous notre propre vision du bien-être. ;)
Enfin, j’aime toujours l’esprit de cette box et les thés proposés sont bons. C’est le principal.


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Les thés :


Hygge me tender
Mélange d’assam, de sencha et de thé blanc, avec fraise, canneberge, rose et bleuet
Un thé à la fraise très doux, voire régressif même si on ne peut pas dire qu’il ait un goût de bonbon. Ce type de thé n’est habituellement pas du tout dans mes goûts, cependant j’ai été agréablement surprise. Je n’en boirais pas tous les jours, mais il est léger et agréable.


En apesanteur
Assam, rose, bleuet, mauve, pomme, caramel, pêche
On sent surtout la rose, la pêche (trop chimique) et la légère astringence du thé noir, avec un peu d’acidité typique de la pomme.
Comme le précédent, c’est un thé tout doux, mais la pêche et la rose ensemble ont tendance à m’écœurer.


Souvenirs du Père Noël
Chun mee, sencha, pai mu dan, mao feng, cannelle, écorce d’orange
Là j’étais désappointée… Encore un thé de Noël ?! me disais-je. Je l’ai goûté sans enthousiasme mais force est de constater que malgré l’overdose d’agrumes et épices des dernières semaines, je l’ai trouvé bon.
Il a également beaucoup plu à ma mère qui n’est pas une buveuse de thé et qui, parmi ceux de noël n’aime que le noir de chez Plantasia (très bon au demeurant).
Souvenirs du Père Noël est classique, mais tient ses promesses.


Sweet dreams
Rooibos, orange, mangue, ortie, souci, rose, bleuet
Un rooibos est toujours agréable, surtout quand il est fruité. Celui-ci ne déroge pas à la règle.
Il est rafraichissant, un peu amer en arrière-bouche, et il a du peps. On consomme plutôt le rooibos en fin de journée ou en soirée, mais je trouve celui-ci idéal pour les petits déjeuners tardifs.


Oolong milky
Le nature du mois est un thé intéressant (mais pas tout à fait nature). Il est à découvrir si vous ne le connaissez pas déjà.
C’est souvent compliqué entre le oolong et moi (il passe ou non) et celui-ci, comme tous les thés au goût typiquement protéique, est très particulier.
Je n’achète jamais de milky oolong, mais je le prends de temps en temps quand il est dans les échantillons proposés par le palais des thés et je le re-goûte toujours avec circonspection. J‘essaie d’y accoutumer mon palais. C’est un thé qui s’apprivoise.
Pour en revenir à celui de la box, je n’ai donc qu’un seul point de comparaison. Cela étant, bien que ce ne soit toujours pas le grand amour, je l’ai trouvé bon. Ses notes végétales sont suaves et équilibrent son goût lacté, en plus son parfum est très agréable.


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La surprise du mois était une guimauve enrobée de chocolat. Je ne l’ai pas mangée puisque cela est incompatible avec mes choix alimentaires, mais la personne qui en a hérité l’a trouvée très bonne.


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Après les fêtes, quelques thés légers, floraux et fruités (même si je me serais volontiers passée d’orange) font du bien. C’était une chouette sélection.
Je suis ravie de ce trimestre d’abonnement qui m’a offert de belles surprises. Je m’en offrirai un autre un de ces jours. C’est une box que je recommande pour les amateurs de thé qui veulent faire des découvertes sans chichis. J’apprécie la philosophie de sa créatrice et on sent qu’elle aime ce qu’elle fait (ça fait une vraie différence).

dimanche 15 janvier 2017

Bilan du challenge SFFF et Diversité

Voilà, c’est déjà la fin de ce challenge qui m’a occupée durant toute une année ! Je n’ai pas vu le temps filer.
Ce fut l'occasion de sortir un peu de mes habitudes, de perturber la tectonique de la PAL et de faire de belles découvertes. L'avantage d'un challenge qui pousse à lire des ouvrages très variés, c'est qu'on ne se lasse jamais.

Vous trouverez ici mon article de début de challenge et celui de Lhisbei qui a créé ce défi.

J’ai lu dix-sept livres et validé dix-sept critères sur les vingt proposés. Le temps m'a manqué, j’avais déjà choisi mes lectures pour les trois derniers.
J’ai néanmoins réussi mon challenge car les critères à remplir étaient cumulables. On pouvait en valider un jusqu’à trois fois pour compenser les autres. Du coup j'en ai vingt-deux, mais j’aurais quand même préféré avoir le temps de lire un livre pour chaque catégorie.

Grâce à ce challenge, j’ai découvert de très bons ouvrages et aussi des lectures potentielles chez les autres participants. Merci à Lhisbei de l’avoir organisé et d’avoir si rigoureusement tenu à jour le tableau regroupant les livres et les catégories.

Pour terminer, voici ma liste. J’ai omis les critères validés pour ne pas l’alourdir inutilement. Ils sont précisés dans chaque billet.

- Plaguers de Jeanne-A Debats
- Fêlures de Rozenn Illiano
- Les Neiges de l’éternel de Claire Krust
- La Stratégie des as de Damien Snyers
- Légion, à fleur de peau de Brandon Sanderson
- L’Ours et la Colombe, Ana l’étoilée T1 d’Ophélie Bruneau
- Les 81 Frères, Chroniques de l’étrange T1 de Romain D’Huissier
- L’Origine des Victoires d’Ugo Bellagamba
- Wika et la fureur d’Obéron, Wika T1 de Thomas Day et Olivier Ledroit
- Techno Faerie de Sara Doke
- L’Oiseau bleu de Marie-Catherine d’Aulnoy
- Échos obscurs de Denis Labbé
- Journal d’un marchand de rêves d’Anthelme Hauchecorne
- Chroniques d’un rêve enclavé d’Ayerdhal
- Le Club Vesuvius, Lucifer Box T1 de Mark Gatiss
- L’Homme qui mit fin à l’histoire de Ken Liu
- Quantpunk, Anthologie

Ce fut un challenge très enthousiasmant. J'en referais volontiers un autre du même style un de ces jours.

lundi 9 janvier 2017

La Terre qui penche

Un roman de Carole Martinez, publié chez Gallimard. Il est ici question de la version audio, lue par Geneviève Casile et Adeline d'Hermy.


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Présentation de l'éditeur :


Blanche est morte en 1361 à l'âge de douze ans, mais elle a tant vieilli par-delà la mort ! La vieille âme qu'elle est devenue aurait tout oublié de sa courte existence si la petite fille qu'elle a été ne la hantait pas. Vieille âme et petite fille partagent la même tombe et leurs récits alternent. L'enfance se raconte au présent et la vieillesse s'émerveille, s'étonne, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l'y attend. Veut-on l'offrir au diable filou pour que les temps de misère cessent, que les récoltes ne pourrissent plus et que le mal noir qui a emporté sa mère en même temps que la moitié du monde ne revienne jamais ?


Par la force d'une écriture cruelle, sensuelle et poétique à la fois, Carole Martinez laisse Blanche tisser les orties de son enfance et recoudre son destin. Nous retrouvons son univers si singulier, où la magie et le songe côtoient la violence et la truculence charnelles, toujours à l'orée du rêve mais deux siècles plus tard, dans ce domaine des Murmures qui était le cadre de son précédent roman.



En décembre, une blessure à l’œil m’a contrainte à me passer de lecture. Alors, pour me tenir compagnie, j’ai opté pour un livre audio. Ceux de Carole Martinez sont toujours agréables à écouter comme à lire. Elle est une conteuse et de ses mots émane un souffle particulier, une mélodie sensuelle qui emporte le lecteur à travers le temps et l’espace, au cœur de ce réalisme magique qui semble toujours si familier, si naturel. Elle donne à ses récits la saveur des légendes, des chansons et des songes. Celui-ci en est encore plus empreint que les précédents.
La Terre qui penche nous ramène aux Murmures, bien après Esclarmonde, et il n’est pas nécessaire de connaître l’histoire de la recluse pour apprécier celle de Blanche. On retrouve toutefois une figure connue que, pour ma part, j’aime beaucoup. J’ai été heureuse de revenir sur mes pas, dans un décor à la fois neuf et familier, d’écouter les voix de la narratrice, de me sentir chez moi à ses côtés. Peu à peu mon cœur s’est mis à battre à l’unisson de celui de Blanche, même si elle m’agaçait parfois. J’ai espéré pour elle et j’ai tremblé pour elle. Je me suis glissée dans cette histoire, récit initiatique tout de contes entremêlé, et me suis pelotonnée près des personnages. J’ai oublié que j’étais adulte pour, de nouveau, grandir avec Blanche.
Elles sont deux à nous conter une même histoire, la vieille et l’enfant qui furent Blanche. Les errements de la vieille âme nous ramènent à son enfance, elle est sagace, mais sa pensée s’effiloche, alors que l’enfant, elle, suit le cours de sa vie comme si elle s’y trouvait encore. Elles se complètent, se répondent, entortillent les brins de laine de l’histoire au rythme de la fusaïole que meuvent leurs voix pour en former le fil.
Blanche a des peurs d’enfant et des aspirations de femme. Elle se trouve à la frontière, cet âge difficile où l’on n’est plus une petite fille et pas encore une adulte. Elle est chardon, elle est eau vive, elle est minute, une fillette qui a grandi sans mère et sans amour, mais qui veut apprendre à lire, savoir écrire son nom et prendre ainsi les rênes de son destin. À bien des égards, ce personnage est touchant, mais il n’est pas le seul.
Carole Martinez crée des personnages extrêmement vivants à la personnalité complexe. Ce sont surtout des figures féminines, fortes, émouvantes ou inspirant la pitié. Elles forment une ronde serrée qui n’éclipse toutefois pas totalement les hommes. Et si Du domaine des Murmures malmenait la figure paternelle, La Terre qui penche nous offre au contraire un père merveilleux, entre autres personnages masculins remarquables.
Mais c’est avant tout l’histoire de Blanche, de la fin de son enfance et de sa volonté de vivre en ces temps difficiles où l’on craignait la peste qui avait décimé le monde. L’Histoire côtoie la magie ; les loups et le diable, les sorcières et les fées ne sont jamais loin pour qui veut les voir.
J’ai tellement aimé ce roman ! Sa magie demeure encore un peu à mes côtés.
En ce qui concerne la version audio, j’ai eu un peu de mal avec la comédienne qui incarne la jeune fille. Elle tombe souvent dans la litanie et prive les personnages de leurs intonations. Au bout d’un moment, cela devient franchement agaçant. Toutefois, ce roman est agréable à écouter et je préfère cela aux lecteurs qui essaient, avec plus ou moins de subtilité, de changer leur voix pour les personnages secondaires.
La Terre qui penche est un beau texte, poétique, vivant, fantasque et je vous le conseille ainsi que les autres ouvrages de Carole Martinez.

samedi 7 janvier 2017

La Jeune Fille au Corbeau

Un roman de Cécile Guillot, illustré par Mina M et publié aux Éditions du Miroir aux Troubles.
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Présentation de l'éditeur :

Frances est une jeune fille solitaire qui n'a qu'un corbeau comme ami.
Elle possède le don mystérieux de prédire l'avenir, mais cela effraie beaucoup trop ses parents. Un jour, ils décident donc de l'envoyer dans un pensionnat très loin de Londres. Quand elle arrive sur les lieux, un vieux manoir perdu dans la forêt, elle s'aperçoit rapidement que quelque chose ne va pas... Elle apprend alors que des élèves ont disparu, des filles comme elle, des filles différentes.
La Jeune Fille au Corbeau est un court roman jeunesse écrit par Cécile Guillot et illustré par Mina M. Il est plutôt destiné aux filles d’une dizaine d’années, mais ce n’est qu’à titre d’indication bien entendu.
Frances, une jeune fille un peu spéciale, nous conte son histoire, installant ainsi d’emblée la connivence avec le lecteur. Ses parents, las de ses crises de somnambulisme et de ses excentricités, l’envoient dans un pensionnat perdu en pleine forêt. Elle est emplie d’appréhensions face à la nouvelle vie qui se profile, mais est aussi animée par l’espoir secret de se faire des amies, elle qui n’a que son corbeau pour confident. Cependant, l’atmosphère de sa nouvelle école est bien lourde…
Frances est intelligente, sensible et attachante, les petites filles s’identifieront facilement à elle. Le récit coule avec fluidité tandis que la fillette tente de dénouer le mystère qui entoure la disparition de ses camarades. L’adulte voit venir les événements, mais les jeunes lecteurs, qui ne sont pas encore trop aguerris, apprécieront.
Les grands caractères et la police adaptée aux dyslexiques rendent ce roman très accessible au jeune public à qui il est destiné.
Les belles illustrations, très romantiques, participent grandement à étoffer l’ambiance gothique et vénéneuse du récit. Pour autant, l’histoire n’est pas trop effrayante pour les enfants, juste de quoi frissonner dans la sécurité de sa chambre.
Ce joli texte est une ode à la différence et une bonne initiation à la poésie du gothique pour les enfants.